Jean-Françoise Copé
Indemnités et rentes servies aux Accidentés en compensation
du préjudice financier
"L'amendement, adopté par le Sénat lors des débats relatifs au projet de loi de finances pour 2009, prévoyait effectivement la fiscalisation des indemnités journalières servies aux victimes d'accidents du travail ou de maladies professionnelles visées au 8° de l'article 81 précité.
Mais cette disposition a été supprimée par la commission mixte paritaire et ne figure donc pas dans la loi de finances pour 2009 (n° 2008-1425 du 27 décembre 2008) publiée au Journal officiel de la République française du 28 décembre 2008.
Ainsi, les indemnités journalières servies aux victimes d'accidents du travail ou de maladies professionnelles continuent de bénéficier du régime fiscal favorable rappelé ci-dessus."
Le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé, l'annonce dans Les Echos ce mercredi : il s'est entendu avec le ministre du Budget, Eric Woerth, pour taxer les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale aux salariés victimes d'accident du travail, les arrêts maladie étant déjà fiscalisés.
L'objectif serait de glaner
ainsi 150 millions d'euros. Cette disposition, qui figurait au projet de budget
2008, avait été retirée sous la pression des associations de défense des victimes
d'accident. Cette fois-ci, elle pourrait être mise en œuvre dès 2010.
Le gouvernement "étudiera sérieusement" un éventuel amendement
imposant les indemnités des accidentés du travail, mais n'inclura pas de mesure
en ce sens dans le projet de Budget présenté la semaine prochaine en Conseil
des ministres, a précisé pour sa part le ministre de l'Industrie Christian
Estrosi.
"Niche fiscale"
Cela fait partie des niches fiscales, a estimé dans Les Echos le sénateur de
l'Union centriste, Jean-Jacques Jégou.
Bien que le dispositif prévoit d'exclure les maladies longues et les rentes
viagères versées aux victimes d'accident, les associations ont exprimé leur
colère. "Ces indemnités n'ont pas à être fiscalisées car elles sont la
réparation d'un préjudice, réparation qui n'est pas totale, loin de là", a
déclaré Arnaud de Broca, président de la FNATH (Association des accidentés de
la vie).
"Il n'y a plus de mots assez forts pour dénoncer l'indécence de cette
coproduction gouvernement/majorité qui demande aux pauvres, aux malades et aux
accidentés de payer pour les plus riches", a déclaré le chef de file des
députés PS, Jean-Marc Ayrault, en réaction à cette nouvelle, rappelant
que le forfait hospitalier devrait aussi augmenter.
"Ce qui nous choque, c'est qu'on puisse songer à une telle mesure quand on
sait que quelqu'un qui est victime d'un accident du travail touche entre 60% et
70% seulement de son salaire. C'est extrêmement choquant", a déclaré à
l'AFP Pascale Coton, secrétaire générale adjointe de la CFTC.
Aval du Premier ministre
Ce mercredi, Jean-François Copé a insisté sur le sens de cette mesure :
"Les Français nous ont dit qu'il y avait un problème d'équité:
aujourd'hui, quand vous êtes une femme enceinte et que vous allez en congé
maternité, lorsque vous êtes malade et en arrêt de travail, lorsque vous êtes
au chômage... vous payez des impôts. Et lorsque vous avez un accident du
travail, vous ne payez pas d'impôts !" "Il y a une injustice d'une
situation par rapport à l'autre", donc "nous prenons nos responsabilités
de parlementaires", a-t-il encore déclaré.
Le chef des députés UMP a également affirmé que le Premier ministre François
Fillon avait mercredi matin, lors du petit-déjeuner de la majorité,
"largement approuvé" les mesures préconisées pour le prochain budget,
"notamment celle concernant la fiscalisation des indemnités accidents du
travail".
source: la Tribune